L'actualité de la crise : BEAUCOUP DE MOUSSE, par François Leclerc

Billet invité.

Grande nouveauté dans l’histoire de la BCE : des fuites ont donné dès hier les grandes lignes de son nouveau programme d’achats de titres de dette souveraine. À croire qu’il était nécessaire de préparer le terrain, les décisions de la BCE étant en deçà de certaines des spéculations qui s’étaient manifestées.

Le montant de ces achats obligataires sur le second marché seront illimités, selon Mario Draghi, mais il faut relativiser la portée de cette annonce : ils seront en effet décidés au coup par coup et non en fonction du franchissement de tel ou tel seuil, leur taux d’intérêt ou leur spread par exemple. Il se confirme par ailleurs qu’ils porteront sur des titres de un à trois ans de maturité, ce que le marché avait bien anticipé ces jours derniers, à considérer le résultat des émissions intervenues.

Plus délicat, Mario Draghi a affirmé que si un pays bénéficiant de ces achats destinés à stabiliser le taux d’intérêt de sa dette venait à sortir des rails du plan de sauvetage, auquel il doit avoir préalablement souscrit, les achats de la BCE cesseraient. Ce qui est plus facile à dire maintenant qu’à faire le jour venu, à voir les atermoiements actuels autour de la Grèce. La BCE va par ailleurs continuer à « stériliser » ces achats afin de ne pas augmenter la masse monétaire, mais ce dispositif demande être examiné de plus près (nous y reviendrons). En fin de compte, les garanties données à ceux qui craignent que cette intervention puisse dissuader les États de faire preuve de la rigueur nécessaire, ou qu’elle puisse être inflationniste, sont assez formelles.

Deux autres décisions ont été prises, qui ne doivent pas être escamotées par les précédentes. L’une est l’abandon de la « séniorité », la priorité de remboursement de la BCE sur les autres investisseurs, qui leur garantit un traitement équivalent en cas de défaut ou de restructuration. Que celle-ci ait une telle importance reflète l’inquiétude dont les investisseurs continuent de faire preuve. L’autre est la suppression de tout seuil d’acceptabilité des actifs apportés par les banques en garantie. Cette dernière disposition fait de la BCE une bad bank de rêve et va permettre aux banques de continuer à lui emprunter des fonds sans plus avoir à se soucier de fournir du collatéral qui commençait à faire défaut. Accessoirement, elle va aussi garantir les achats de titres des États menacés sur le marché, puisqu’ils pourront être apportés en garantie à la BCE ensuite (sauf pour les titres grecs, a-t-il été précisé).

Les Espagnols et les Italiens, au premier chef concernés, n’ont pas encore commenté ce nouveau programme. Celui-ci laisse entière la question des contreparties qui seront demandées aux gouvernements pour que la BCE entre en action. Mario Draghi a seulement évoqué l’appui qui allait être demandé au FMI par la BCE, ce qui peut être compris de différentes manières dans l’immédiat, étant donnée la souplesse d’application de la stratégie de rigueur que le fonds a préconisée à différentes reprises. Dans l’immédiat, les marchés sont à la détente, mais l’expérience a appris qu’il ne fallait pas s’y fier.

74 réponses sur “L'actualité de la crise : BEAUCOUP DE MOUSSE, par François Leclerc”

  1. Merci à Mr Leclerc pour la clarté de ses explications.Elles tranchent quelque peu avec les commentaires dithyrambiques entendues tout à l’heure sur une station de radio spécialisée.
    Je cherche à me rassurer : La BCE ne finira-t-elle pas par devenir une véritable « bad bank » que le petit épargnant de toute une vie devra prochainement renflouer?

    1. Quelles sont les contreparties? Les conservateurs pro méga-finance vont chercher à obtenir le démantèlement du droit du travail, du droit social. ..La politique du salami continue. Par qui sont nommés les gouverneurs de la BCE? Pour combien d’années?

    2. Je partage votre crainte mais me demande aussi si les allemands vont bien accepter ce scénario et pour combien de temps. Ne parle-t-on pas de la démission de Jens Weidemann le représentant allemand au sein de la BCE ? Il ne serait que le 3è à le faire!

      1. ….Jacques SAPIR semble dire que c’est précisément les Allemands qui auraient eu gain de cause et seraient les gagnants.Frau Merkel manifestement joue un jeu double mais nul ne sait ce qu’elle veut vraiment….à terme.

      2. @ JUJU,

        Faut par le croire, Sapir. Je suis resté correct sur son article, parce que c’était un invité de Jorion et que l’hospitalité, c’est sacré, mais c’est quand même le type qui a annoncé que la phase terminale de l’Euro aurait lieu l’hiver dernier…
        Je savais qu’il aimait tellement pas l’euro qu’il était incapable de tirer des conclusions autres que sa disparition, parfois fatale, parfois nécessaire. Mais là, arriver à penser que les Allemands ont télécommandé Draghi… Il doit trop lire Todd.

      3. Oui, tout a fait Renard, il n y a que a voir la reaction violente aujourdhui de toute la presse allemande, allant jusqu aux titres sur la mort de la Bundesbank…

  2. … bon bon bon … finalement la bête tient bon, et comme on peut le voir, l’émission de monnaie, au bout du compte sans limite, permettra d’absorber les dettes … inflation, inflation tu nous sauveras !!

  3. Et avec quel argent la BCE compte-t-elle financer ces rachats ? Avec la sueur et le sang des peuples ? quelle bonne nouvelle, réjouissons-nous ! En plus, quand nous n’aurons vraiment plus rien, notre sort ne pourra alors que s’améliorer. C’est cela la confiance en l’avenir, non ?

      1. Extrait de l’article du jour, d’Olivier Berruyer:

        « De plus, ces rachats seront «stérilisés» – c’est-à-dire que, pour ne pas injecter une masse excessive d’argent dans l’économie, la BCE retranchera ailleurs la somme consacrée à ce programme. »

        Toute la question est de savoir où… Réponse, de l’article:

        « Décryptage, pour éviter de lire des bêtises : Des investisseurs privés ont acheté de la dette espagnole à long terme. Ils risquent de ne pas être remboursés. “Drame”.

        Pas grave, la BCE va leur racheter leur dette, et au prix fort (dont la valeur est en train de revenir près du pair, au vu de cette garantie, c’est la conséquence de la baisse des taux observée).

        Conséquence 1 : les marchés financiers ne vont rien perdre. Conséquence 2 : Le BCE, donc le contribuable, va porter le risque de défaut désormais, pour les beaux yeux des marchés. »

        Conclusion de l’article: « Bien égoïstement, je n’ai pas à payer des impôts pour sauver l’épargne mal placée des plus aisées. Pourquoi ne pas rembourser aussi les actionnaires d’eurotunnel, et les titulaires d’emprunts russes ? »

        En annexe: « “Deux choses sont illimitées : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue” [Albert Einstein]

      2. Ah bon ? Et il parle aussi du « sang et de la sueur des peuples » le Berrurier Rouge ?
        Tiens au fait j’suis tombé sur Radio Courtoisie, par malheur sur la Tnt,. Ils y faisaient moult commentares énamourés et moult gorges chaudes du dernier billet agit-prop de Sapir, çui du Monde, pour pas changer quoi, z’adorent le Sapir les mecs de Courtoisie.

      3. @ Vigneron

        Ce n’est pas monsieur Berruyer qui parle de sang et de sueur, mais cela revient au même dans sa « Conséquence 2 » : « Le BCE, donc le contribuable, va porter le risque de défaut désormais, pour les beaux yeux des marchés. »

      4. Ah woui bien sûr si c’est le « contribuable » alors, évidemment…
        Ça lui va bien au teint j’trouve « le sang, la sueur et le Cri du Contribuable ». à l’actuaire de Bourges

    1. Faut pas trop s’inquieter puisque l’argent des marchés est constitué en grande partie des economies des contribuables..Finalement les perdants sont connus d’avance quelque soit la tournure des evenements .Dans les deux cas les plus malins auront mis leur pognon à l’abri.

      1. @Vigneron
        Si chaque fois qu’un extrème droite de Radio Courtoisie dit « Il fait beau », faut dire « il pleut », là l’extrème droite va vite augmenter.
        A ma connaissance J.Sapir s’est toujours démarqué de l’extrème droite. C’est un économiste. Alors tentez de réfuter avec des arguments économiques.
        Le désiquilibre des échanges extérieurs énorme au sein de la zone euro Allemagne-Europe du Sud, c’est une vue de l’esprit? L’écart de taux d’inflation entre les mêmes depuis 1999, période de la fixation « irrévocable » des parités, c’est une simple illusion? La quasi disparition des industries intermédiaires, spécialité de l’Europe du Sud démantelée par la concurrence libre et faussée de l’Asie c’est inventé? On devrait se réjouir d’avoir encore en France quelques économistes scientifiques capables d’analyser les faits pertinents avec des modèles pertinentset de proposer des solutions même si on n’est pas d’accord.

      2. A ma connaissance J.Sapir s’est toujours démarqué de l’extrème droite.

        J’aime bien le chant des merles, qui ont l’avantage douteux d’imiter celui d’autres passereaux pour contrebalancer par ce ramage « adaptable » l’indéniable tristesse de leur plumage de corbacs et en conséquence, mon zoziau : à d’autres.
        Mets les boules quies et regarde le plumage.

  4. Tic tac tic tac, en choisissant de monétiser la dette des états (comme les USA mais sans les armes de persuasions massives), arc bouté sur les dogmes européistes, la BCE vient peut être d’enclencher le mécanisme de destruction de l’euro, il n’existait que 2 solutions économiquement viable, l’eurodette prôné par M. Jorion ou la déconstruction de l’euro. Les 2 avaient un coup économique et politique mais restaient des choix d’avenir gérables, en choisissant la fuite en avant, la BCE et toute la clique d’expert autoproclamé nous montre à quel point ils ne sont que des serviteurs du maître (les traités que l’on nous a imposé, il faut les respecter… sauf quand on décide que là ben il vaut mieux ne pas les respecter !). Mon seul espoir avant vassalisation, les pays du nord bien moins larbins, nous sauveront peut-être en quittant le navire… Tic tac tic tac

    1. Chavagneux en dit un peu plus long.

      http://www.alternatives-economiques.fr/la-bce-s-attaque-enfin-a-la-speculation-obligataire_fr_art_633_60301.html

      Si je comprend bien l’UE rattrappe partiellement son retard sur les trois autres « Grands » du Nord (USA,UK, Japon) qui ont depuis belle lurette monétisé ou fait racheter la dette de leurs Etats par les banques centrales. Donc cette évolution irait vers le moins pire. Mais eux ont gardé leurs Etats nation et donc un contrôle sur la Banque Centrale qui a un objectif d’emploi.
      Ayant sans doute raté quelques numéros du feuilleton je n’ai pas encore tout compris. Quelqu’un peut-il développer son raisonnement sur ces décisions de Draghi et envisager différentes hypothèses pour la période qui vient?
      Etant comme 90% des Francophones peu à l’aise avec le jargon financier anglophone O.M.T. et Outright Monetary Transactions quelqu’un peut-il l’expliquer? D’avance merci.

  5. Visiblement la presse ‘mainstream’ oublie complètement de porter attention au mot super important:stériliser.
    Ils crient hourrah et n’ont rien compris.

      1. Stériliser ? Ben empêcher la monnaie d’faire des petits, i.e lui couper les roubignolles ou lui arracher les ovaires quoi, j’sais pas trop l’genre de la chose, hermaphrodite sûrement c’te saloperie.

      2. Gore pour gore, on peut se faire une analogie de la monnaie avec la flore intestinale : une quantité à peu près constante est en circulation, sauf crise (chiasse) qui en effet correspond à la mutliplication de quelques espèces de « bad moneys » (salmonelles, E. Coli, Candida Albicans,…) , et l’individu (= la société) n’utilise cela que comme intermédiaire entre ses nutriments et lui (entre ses Ferrari et son ego).
        Et la « stérilisation » de la flore existe aussi dans l’organisme : le gros intestin déverse sur les restes augustes dont parle Alfred de Musset dans son poème des inhibiteurs de réplication de ces sypmathiques ADN de la flore intestinale amenés par là bas. Et il vaut mieux, car dans la zone de stockage (la BCE), on ne contrôlerait plus grand chose si ça se multipliait.
        Je laisse aux vétérinaires le soin de poursuivre, car cette histoire va beaucoup faire ruminer…

      3. Attention Timiota !

        Les vétérinaires

        , ça nous ramène toujours à ce fameux petit tube en verre…
        Triste fin ! Mais bon,

        au moins eux, ils s’éclatent… ;o)
        BAV

  6. En clair, la BCE considère, comme les autres banques centrales, que l’inflation n’est plus un problème. Elle a sûrement raison sur ce point, car pas un euro de ces liquidités injectées ne descendra dans l’économie dite « réelle ». Ces liquidités nourriront les thésaurisations et les spéculations.

    1. Hephep doucement Finckh,, y’a pas que l’Occident sur terre. Ce pognon, ne serait-ce que 50 ou 100 milliards, y va pas tout retourner dormir mimile au passif d’la BCE et si, au mieux, une partie ira payer de nouveaux traitements ou de nouvelles allocs de fonctionnaires et de chômeurs espagnols ou italiens, une bonne partie pourra surtout aller faire grimper des prix sous d’autres cieux, alimentaires ou autres. On est pas tout seuls Finckh.

      1. ouaih et une autre forme de dévastation que la guerre ira s’étendre chez des gens qui souhaitent que vivre pépére pour la pluspart.

        Tout cela est horrible.

        La seule chose qui inexplicablement me soulage c’est la certitude (… ?) qu’une nouvelle extinction massive des espéces est déjà enclenchée. Le drame de l’¨ile de pâques suspecté par les archéologues va se dérouler à l’échelle de la planête. Ce n’est pas l’apocalypse nucléaire, nous vivrons tous NOTRE vie ça va aller en 2 ou 3000 ans peut être , lente descente décrépitude de notre environnement …. disparaîtrons nous pour autant, nous les êtres humains … ? excusez du peu j’ai des ailes de visionnaires ce matin (elles me servent à rien ces plumeaux)

        Pour l’heure place à l’homo-economicus et ses parasites.

        Beuuurk nausées et vomis !

        cordialement vôtre

  7. Merci de cette analyse Mr Leclerc, effectivement la BCE est devenue une Bad Bank surtout après les deux LTRO et la qualité du « collateral » apporté.
    Après ces opérations, la taille de son bilan serait passé à 4000 mds € soit presque le double de la FED (2200 mds €).
    Les fonds propres représentaient 69 mds € soit 2 %, et en rajoutant une réserve de réévaluation de 120 mds €, on atteindrait péniblement 5 %, inférieur aux exigences (réduites) de Bâle III.
    Ce n’est vraiment pas sérieux, avec ces nouvelles mesures, cela revient encore à transférer de la dette privée à la dette des états par le biais de la BCE, car in fine les garants sont les contribuables européens

      1. @Vigneron,
        Merci de la rectification, mais je n’ai fait que retranscrire des chiffres estimés d’un article après les deux LTRO, ne pouvant les contrôler.

    1. La BCE une bad bank de par la la qualité du « collateral » apporté ? FL :

      L’autre est la suppression de tout seuil d’acceptabilité des actifs apportés par les banques en garantie.

      Tous les actifs, ou seulement pour la dette souveraine ?
      Seulement la dette souveraine, je pense :
      D’après Goldman Sachs
      (http://ftalphaville.ft.com/blog/2012/09/06/1148331/pre-draghi-red-herrings-and-guesses) :

      In the case of sovereign debt, we see it as likely that the ECB will abolish the rating requirement from CRAs altogether, favouring an internal rating process so as to eliminate the ‘cliff risk’ and pro-cyclicality created by prospective downgrades.

      Pour stériliser, la BC pourrait revendre aux banques les prêts accordés ces derniers temps aux banques espagnoles et italiennes (des centaines de milliards) 🙂
      Mieux, la BCE pourrait créer un produit dérivé comme monnaie d’échange, un mix de bunds et de dettes des banques espagnoles et italiennes.

      1. N »étant pas spécialiste, les banques possèdent d’autres actifs, la BCE, après avoir déjà diminué ses exigences, les supprime car les banques de l’eurozone ne possèdent plus de garanties de qualité.

        Allez la grande braderie est ouverte

        Pour la création de produits dérivés, par titrisation, je ne sais pas si les statuts de la BCE l’autorise. Dans l’affirmative, ce serait une pyramide de Ponzi potentielle.
        Pour le MES succédant au FESF, avec l’activité de rehausseur de crédit, l’effet de levier de la garantie sur premières pertes, font du MES un SPV logé au Luxembourg (subprimes…….?)

  8. L’abandon de séniorité et l’acceptation des collatéraux les plus foireux font de la BCE un formidable outil pour organiser discrètement un défaut privé (comprendre « bancaire » évidemment) et publique.

    Pendant ce temps, le double pigeon européen continuera de rembourser comme il le peut son crédit alors que la banque se sera délestée de l’actif qui y est adossé (après la titrisation, voici la monétisation de subprime), et il sera mis à contribution en mangeant de la rigueur afin de faire tenir l’édifice.

    Bien ouèj Mario.

    1. Visiblement, Mathieu, tu es le seul à avoir compris.

      En même temps, il vient de goldman, ce truand. L’homme en or…

      1. Ah ben pardi, ils pouvaient pas deviner les Junkers prussiens de 48 que le petit quarante-huitard juif qu’allait devoir quitter fissa Francfort cette année là pour fonder à New York la plus puissante – peut-être – banque d’affaires de l’histoire, banque qui devait 160 ans plus tard déléguer un de ses anciens arpettes, italien de surcroît, à la tête de leur chère banque centrale, aux Junkers… A Frankfurt, « Bankfurt », pile poil. Billet aller-retour pour le petit Marcus. Good job.

    2. Wooliteman qu’on l’appelle dans les rayons, le wash-machine : « Ne prenez pas de risques, faites lui confiance. »
      Le crédit ? D’la fourgue à bambins, ça.
      Du dérivé, du pur, du dur, de l’opiacé sans fin.
      Y a que ça qu’est bien, c’est ce qu’il leur faut.
      Du deal, du vrai : quand t’es à fonds de cale et que plus rien ne luit, le monsieur t’amènes la mallette à cristaux.
      Le mario, c’est super-OMO : il te rend ta crasse propre.
      Du moins, tant que la méthamphétamine fait son petit effet.

      Après …

  9. Draghi me fait penser à un magicien qui amuse des enfants lors d’une fête.
    Il se trompe s’il estime que les marchés avaleront sa nouvelle marque de tranquilisants.
    Cela peut doper les cours pour un l’instant – les marchés sont une grande hystérique -, mais attendons la suite. La phase maniaque est souvent suivie par la dépression.

    1. Oui tout a fait, ca a l air que l euphorie des marches n a tenu qu un petit jour !

      CAC40 0.26% et DOW 0.11% ce soir a la cloture…

  10. Pour l’instant, la BCE a obtenu les résultats attendus (baisse d’un demi point sur le second marché) sans lâcher un cent.
    Il est même possible que le programme de prise en pension des dettes d’État suffise à faire baisser la pression et qu’elle n’ait pas à en acheter directement. Simplement, elle peut le faire.
    Ça durera ce que ça durera.
    Une pensée, ce soir, pour les copains télégraphistes à Dissy qui vont se prendre un sacré bouillon.

  11. Cette décision, prise sous l’égide de Mario Draghi, ne devrait-elle pas être mise en perspective avec le reportage d’Arte sur Goldman Sachs, d’où provient le même Draghi?
    Se pourrait-il que finalement, tout cela ne soit qu’un énorme hold-up, dirigé par l’homme de Goldman Sachs?
    La BCE, transformée en bad bank, deviendrait-elle une sorte de machine à sous dont seules profiteraient les banques, et, derrière elles, des fonds d’investissement où l’on retrouverait Goldman Sachs?
    J’ose espérer que non, mais la voie empruntée suscite de légitime soupçons.

    1. Entièrement d’accord avec vous. C’est exactement ce à quoi j’ai pensé en lisant les annonces de Draghi.
      Les marchés seront-ils dupes ?
      Possible, d’autant que les principaux intéressés en sont aussi les principaux acteurs…

      Comment tout cela va-t-il finir ? J’ai assez peur pour les 10 années à venir.

    2. Pfffff… c’est des conneries, le Mario c’est un mariole ok mais c’est d’abord et avant tout un homme-lige de Nintendo – le répétez pas.

      1. Mario a céder sur la conditionnalité. Célébration chez GS ce soir !!
        GS emprunte à 0% et nous à 5% mais maintenant on partage le même risque ?

      2. Nimportenawak, la vigne …
        Y travaille à Castorama, tout le monde sait ça : suffit de voir sa grosse clef à molette …

    3. « Bad Banks, Bad Banks !
      What’s you gonna do ?

      What’s you gonna do,
      When we gotta get you ?! »

      Ha, ils sont au-dessus des lois, donc les soupçons resteront lettres (de créances) mortes, et comme les feuilles, bientot bonnes pour la pelle.

    4. Brusselier se pose les bonnes questions, mais ne faudrait-il pas regarder la partie
      arriere du Vehicule ? Avec la presence lors de cette reunion de JC Juncker; la collusion
      politique europeenne-politique monetaire est symbolisee par ailleurs sur les remarques
      recentes de ceux qui auraient mieux a dire: Hollande, Rajoy,’ La BCE devrait faire ci, ca, pa da di.’

      De fait, c’ est la nouvelle donne, et elle est considerable: Un nouveau sens au mot Obligation en Europe. Si vous Pays Europe du Sud-la France arrive au mois d’ Octobre- vous ne faites pas les R…, credo neoliberal encore annonne par Merkel a Madrid, les reformes de Rajoy et leur rythme…selon Angela, alors nous n’ achetons pas vos obligations…Pas Glop

      La BCE devient ainsi peu a peu le plus grand entrepot de Europapier-toilettes. Mario Draghi veut changer les concessionaires a Bruxelles, Jose et Herman trop Vendeurs de vents.

  12. Une p’tite pensée en passant pour un bon vieux titre de bon vieux père de famille envoyé ad patres, bouté hors du Cac pour le compte : Peugeot SA (RIP).
    Cerise sur la gerbe mortuaire, c’est des belges qui remplacent PSA (Solvay)…

  13. Les mégabanques restent privées, l’article de foi de la libération total(itaire) des mouvements de capitaux est proclamé, y compris pour les pays non U.E.!. il s’agit d’un travail de plombier un peu sophistiqué. on assèche le champ travail , salaire direct et indirect et on arrose au maximum le champ grand capital financier, le vrai patron de Mario Draghi, ancien de Goldman Sachs et de quelques autres banquiers centraux.

  14. je ne vois pas comment l’inflation pourra être maitrisée. S’il n’y a pas de limite, les banques finiront par transmettre les liquidités à l’économie réelle!

    1. Ben si, il y a des limites, mais ça a un autre nom, ce sont les conditionnalités de l’austérité.

      Je te fourgue une temporalité contre une autre, O tempora, o mores, mais c’est kif kif bourricot.

      On change de vocabulaire, mais c’est idem, le bonneteau sémantique et les pages du dico très nombreuses. Enfin si, le changement, c’est que les contribuables seront plus mis à contribution. Mario Draghi est un fin dragueur, voire gigolo à la passe hors de prix.

      Un transfert du privé au public, la socialisation des pertes. D’un autre côté, un défaut mal foutu peut tout autant socialiser sociablement les pertes. Le problème n’est plus le fond, mais la forme et le parfum du tube de vaseline. C’est aussi un des secteurs clés de la France, celui des parfums et cosmétiques pour couvrir les odeurs corporelles. Depuis au moins Louis XIV. Ne renions pas nos traditions et savoirs faire. Non mais alors…

      Détail des non illimitations :

      http://www.alternatives-economiques.fr/la-bce-s-attaque-enfin-a-la-speculation-obligataire_fr_art_633_60301.html

    2. Illimité ne veut pas dire qu’il n’y a pas de limite. Simplement que les autres joueurs autour de la table ne la connaissent pas. C’est plus de l’économie, c’est du Poker.

  15. L’une est l’abandon de la « séniorité », la priorité de remboursement de la BCE sur les autres investisseurs, qui leur garantit un traitement équivalent en cas de défaut ou de restructuration.

    N’est on pas en train de revenir au bon sens le plus élémentaire ?

    Je croyais naïvement qu’il y avait des lois précisant l’ordre de remboursement des créanciers en cas de défaut d’un débiteur. D’ailleurs les documents (prospectus) qui accompagnent une émission obligataire précisent toujours son rang (seniorité) par rapport aux autres dettes de l’émetteur et portent l’engagement de l’émetteur à ne pas émettre de dettes de séniorité supérieure (prioritaires) tant que l’émission en cours n’aura pas été remboursée.

    Je m’étonne aussi qu’un même titre de dette ait pu changer de séniorité selon l’identité de celui qui en demandait le remboursement (puisque, si j’ai bien compris, c’était le fait d’être détenu par la BCE qui donnait cette priorité)

    Mais la loi n’est peut-être qu’un détail quand on est un banquier central et qu’on défend des intérêts supérieurs.

    Mais les intérêts supérieurs de qui ?

      1. Quel malotru ce Mario. On l’invite à s’asseoir près de soi, on la repousse pas, la Senorita.
        « Senorita come sit by my fire
        I just wanna be your lover ain’t no liar. »

  16. Une question M. Leclerc, pure spéculation (j’ose) :

    faire de la BCE une super bad bank, ça ne risque pas d’inciter des pays en grande difficulté de se « tirer » littéralement de la zone euro, en disant aux restants d’aller se faire foutre avec cette dette ?
    Ce qui créera de la nervosité (au moins, mais je veux pas dire de séisme) sur les marchés bien sûr, mais sera seulement le réflexe de survie somme toute normal d’un pays asphyxié par une certaine Troïka.

    Et après ce choc? finalement en se préservant du défaut on risque de s’y précipiter !

    d’autres scénarios?

  17. L’autre est la suppression de tout seuil d’acceptabilité des actifs apportés par les banques en garantie.

    S’il y a quelque chose qui mériterait d’être largement commenté sur ce blog, c’est ce deux poids deux mesures quant aux « contreparties » exigées. Elles sont draconiennes pour les peuples desquels on exige des sacrifices énormes, et (quasiment) nulles pour les banques.

  18. Sur son blog, Berruyer parle du même sujet, mais en termes quelque peu différents. Copié/collé à titre de complément d’infos :

    Décryptage, pour éviter de lire des bêtises : Des investisseurs privés ont acheté de la dette espagnole à long terme. Ils risquent de ne pas être remboursés. “Drame”.

    Pas grave, la BCE va leur racheter leur dette, et au prix fort (…).

    Conséquence 1 : les marchés financiers ne vont rien perdre. Conséquence 2 : Le BCE, donc le contribuable, va porter le risque de défaut désormais, pour les beaux yeux des marchés.

    Notez que cette politique a été suivie avec la Grèce en 2010 et avec l’Espagne et l’Italie en 2011. Avec pour effet de faire baisser les taux de ces pays quelques semaines, et de leur faire gagner quelques centaines de millions d’euros d’intérêts.

    Si j’ai bien compris, les titres de dettes souveraines ne font que transiter par le secteur privé, le temps pour lui de ramasser les intérêts. A partir de là, on peut se demander si les futurs achats de la BCE visent à aider les états : ne font-ils pas plutôt le jeu des investisseurs privés ?

    1. Les investisseurs privés ont acheté de la dette espagnole à long terme. Ils risquent de ne pas être remboursés.“Drame”.
      Pas grave, la BCE va leur racheter leur dette, et au prix fort (…).

      Bullshit, il n’est pas question de racheter de bonds de plus de trois ans. Pour les long-terme faudra attendre l’échéance et les faire rouler en court-terme pour espérer retrouver des billes à la BCE.
      Et le Berruyer sur le cas grec a là une fâcheuse tendance à squeezer les 107 milliards en K perdus par les seuls détenteurs privés.

  19. La jeunesse fait face à une situation grave et assez marginalisé, dans certains pays comme la Grèce ou l’ Espagne, les taux de chômage dépasse de 50%, ce qui est colossale. Les pays qui sont frappés par l’austérité européenne budgétaire, comme le Portugal, l’ Irlande ou l’ Italie ont aussi des taux élevés de chômage pour les jeunes. C’est un problème plus global, une crise qui n’intéresse pas.

    La démographie a explosé durant les 2 derniers siècles, et ses 30 dernières années, le taux des moins de 30 ans est très élevés, surtout dans les pays en voie de développement avec un taux de chômage est lui aussi très important. Cette tendance qui n’intéresse pas, du moment que la solidarité inter-générationnelle peut encore fonctionner, va de toute façon provoquer une pauvreté massive dans les nombreux pays du monde.

    Les revenus des jeunes sont bas, très bas, si bas qu’il est difficilement réalisable de pouvoir entrevoir la possibilité de réaliser toutes les dépenses financières que leurs parents font. Etant confrontés à la fois à des délocalisations industrielles et de services (source d’emploi) , le marché du travail leur propose (au mieuxx sinon chômage) des contrats à temps partiels ou à titre gratuit, c’est à dire étant dans l’obligation de dépendre d’un autre revenu que le leurs.

    L’augmentation du coût de la vie est constante, en contradiction avec la baisse significative des revenus qu’ils ont à faire face, et que les prochains modèles de revenus peuvent ne pas changer (à l’avenir), et être sans cesse réviser à la baisse. Ils font face à une doctrine menés par les thinks tanks ou lobbys, de constante augmentation des prix ou suppression de droits menants à de nouveaux budgets financiers autonome à réaliser.

    En fait, les jeunes sont vus comme ceux qui ne pourront pas financer les retraites, mais le problème ne se pose dans cet ordre là, les jeunes n’ont plus ou pas accès aux ressources nécessaires pour les divers budgets. Ce sont des conflits d’intérêts entre les pouvoirs publics et la finance qui ne leurs permettent plus de financièrement assurer un circuit de revenus dans la société, et dont les budgets sont revus constamment à la baisse, comme le niveau de vie qu’on leurs propose.

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